Affaires, Gloire et Business !

N'aura pas été vu de la journée aux alentours des bureaux, seuls Maureen, Trisha son assistante, et le responsable de la sécurité, Monsieur Clain savaient où il avait passé la journée. Dans les Carmines, au Domaine de Galardell ...

Voila maintenant plus de dix jours que Jack Stern a intégré l'Aurum Faber. Le retour dans la citée Hurlevent était pour le moins difficile, c'est une évidence. Son regard perdu, s'arrêtant sur des batiments nouveaux, ou ayant changées, des têtes inconnues ou déjà connus; parle pour lui: Il a vécu un moment a Hurlevent, ou du moins a t-il connus cette ville, il y à un certain temps.

Du jour au lendemain il est arrivé en ville, suivant Leowys Clain. Vétù d'une tenue relativement humble, si ce n'est pauvre, il fût conduit au "bureau" de l'Aurum Faber, 1bis place Faol; là ou se passe les principales activités de l'entreprise. En somme, on l'informa de ce qu'il aurait a faire pour son nouveau travail, et de comment le faire bien.

La clef d'un local non loin des bureaux lui fût remise ouvrant sur un logement restreint, et faiblement éclairé, de la taille d'une salle a manger. Au sol gisait un vieux matelas à moitié éventré, laissant voir la paille le remplissant se déversant a même le sol. Dans un coin de la pièce, un mannequin d'entrainement trônait sur un piédestal en bois, recouvert de poussière et armuré de plaque de métal grossière. Enfin un présentoir en métal, seul objet visiblement neuf au milieu du local a l'abandon, supportait une armure de cuir de qualité appréciable. 

Sans être l'oeuvre d'un artisan émérite celui qui avait travaillé et tanné les bandes de cuir pour confectionner cette armure était doué sans aucun doute et, semble t-il, renseigné: l'armure s'adaptait parfaitement aux proportions du corps de Stern, et à sa perte de poids prolongée. Le cuir souple et à la fois résistant permettait une grande liberté de mouvement, l'essence même d'un bretteur léger comme avait pu l'être Jack Stern a l'époque.

...


Le mannequin ne dura pas trois jour, avant de finir en morceau, entaillé par les coups d'épée, et les percés par de nombreuses balles de plombs. Jack s'était sérieusement remis a l'entrainement, et même si ce morceau de bois n'était pas un réel adversaire, il lui permettait au moins de récupérer les bases. Néanmoins c'est avec une pointe de colère qu'il constata l'étendu de la faiblesse qu'avait laissé en lui le manque de pratique et la maigreur de son corps...

Les nuages avançaient paisiblement dans les cieux et les rayons du soleil s'efforçaient à les traverser. Sous une température assez fraîche, avec une légère brise arrivant de par de l'est, la vie à Rivesombre était calme. Il n'y avait rien de particulier, si ce n'est les nombreux molosses qui affluaient dans la ville sous la demande du Capitaine Clain, pour «renforcer» la sécurité du domaine et de l'entreprise. Ils grondaient dans les écuries, aboyant à l'encontre de n'importe quel passant qui aurait eu l'audace de les approcher. Pour une raison encore inconnue, le Capitaine avait ordonné qu'un petit groupe de cinq ne soit pas nourri. Au même moment, le jugement du contremaître fut rendu et Leowys se déplaça jusqu'au centre-ville, sous une garde très renforcée, dont une partie s'occupait de garder sous contrôle les bêtes affamées. Il prononça le jugement, comme le lui avait demandé monsieur Yardar, et tard dans la nuit, de nombreux bûcherons, artisans, ouvriers et même miliciens ; affluèrent dans la taverne, dans les sous-sols, où le contremaître se trouvait, encore vivant. Une épée lui fut remise et les chiens furent lâchés. Au lendemain, les chiens n'aboyèrent plus, rassasiés...

Beauchamp sera revenue ce matin-là avec un petit carillon qu'elle aura attaché à l'entrée des bureaux. Objet fort simple et sans prétention, et ne prétendant même pas à une quelconque utilité : il se contente de vagabonder au gré de la brise, carillonnant quelques notes d'une musicalité douteuse...
En tout cas, elle semblait ravie de l'y avoir accroché, même si venant de Beauchamp, cela restait réservé et presque impossible à détecter.

L'objet carillonne de temps en temps... Distrayant les employés de leurs tâches.

Les quelques jours passé au domaine de Rivesombre se seront déroulés dans une même routine qui commençait a devenir familière pour Stern. Il avait été envoyé sur place pour suivre la fameuse "formation" qui se révéla être un sergent entraînant des paysans, garçons de ferme, et autres vas-nu-pied n'ayant pas d'autre choix que de s'engager dans l'armée du domaine et différenciant a peine une épée d'une fourche. 

Stern, malgrês ses grandes lacunes et son manque flagrant d'entrainement, retrouva bien vite les base de l'escrime et de la lutte au corps. Sous les injonctions du sergent local, il terrassa, les un après les autres, les garçons de fermes sans aucune difficulté. Ses réflexes et sa mémoire musculaires n'avaient pas complètement disparu, et c'est sans problème qu'il désarma chacun de ses adversaires pour leur faire manger la poussière, a l'exception du sergent lui même qui lui donna une sévère correction. Que ce soit pour venger les campagnards humiliés, ou pour rappeler qui était le chef, Stern fut dominé bien vite dans l'affrontement, et couvert de bleu. Les épées de bois ne devaient pas servir a blesser mais elles n'en restaient pas moins capable d'infliger des fractures.

Durant quelques jours, il en fut ainsi: entrainement a l'épée, à la lance, à l'arc, et de l'exercice physique a n'en plus finir. A la fin de chaque jour son corps était poussé à sa limites, couvert de bleus, et marqué par de terribles courbatures. C'est épuisés qu'il se laissait tomber sur son lit de fortune, aux côtés de ses "camarades d'entrainement" qui auraient probablement finit par lui jouer un mauvais tour, pour se venger de leur humiliation et par simple jalousie; car il en est ainsi dans un groupe au sein duquel un individu diffère, il s'attire la rancoeur des autres.

Jack finit par recevoir des ordres émanant directement du Capitaine Jerald Arbison: Il devait se rendre sur l'heure a Comté-du-lac pour rejoindre Tobias Yardar, son chef. Un cheval lui fut remis, harnaché d'une selle de basse qualité mais en assez bon état pour économiser les forces de l'animal de monte. L'un des subalterne du capitaine lui expliqua rapidement quel chemin il devait prendre pour rejoindre la grande route et, franchissant les portes du domaine, Stern se mit en route vers sa destination au grand galop.

Condamnés par le juge de Comté-du-lac, 19 détenus de Rivesombre croupissaient dans les geôles.

Une missive était arrivé au Domaine ce jour à destination de Jerald, l'informant de l'arrivée prochaine de Leowys Clain et d'un petit contingent pour récupérer ces prisonniers. 
Il lui demandait par ailleurs de le tenir régulièrement informé sur l'avancement du fort à la lisière de la forêt.

L'armoire à côté du bureau de Yardar à été déplacée d'une cinquantaine de centimètres.

Les piles de bois devant l'atelier ont disparues.
On entend des exclamations et des bruits de scie lorsqu'on passe devant. 
Et une sifflement si on est une femme.

Beauchamp sera rentrée épuisée mentalement et physiquement, ses mains tremblant presque alors que ses nerfs étaient à deux doigts de lâcher....
Il y avait des journées comme ça, où on regrettait de s'être levé.

Beauchamp sera rentrée ce matin-là de bonne heure, le visage encore rafraîchi par l'air froid des montagnes de Forgefer, et se sera enfermée dans son bureau pour travailler. 
Les rares fois où elle en sera ressortie constituaient en un simple aller-retour du bureau jusqu'à la kawatière, pour remplir une énorme tasse du liquide noirâtre. Et à chaque fois, son visage gardait cet air concentré et presque extatique qu'elle avait toujours quand elle travaillait sur un dossier important.

Un premier jour terminé pour le nouveau responsable de la sécurité. Une première journée alliant complexité et simplicité. Il avait par là pu découvrir l’ampleur de sa tâche : accorder les restes du service de sécurité à sa propre vision. La liberté d'action laissée par ses supérieurs lui convenait à merveille.

L'homme n'avait en effet pas tardé à mettre en branle les fondations de l'édifice de l'ancien capitaine. Désireux d'abandonner cet aspect militaire, Bishop a annulé le titre de "Capitaine", préférant celui de responsable de sécurité. Plus officiel. Le port du tabard a été aboli, et l'on préférera maintenant une tenue sobre et élégante à la rigueur d'une armure de cuir ou de plaques. Tel est le maître mot du nouvel officier ; apparence.

Les employés le verront régulièrement aller et venir, avec sous le bras un livre dont le titre sera habilement caché, ou portant quelques dossiers passés pour se tenir informé des tendances de l'entreprise. Un travail assidu.

S'il est aisé de l'aborder - il s'arrêtera toujours une fois hélé - ; lui arracher un sourire qui ne soit pas narquois est une autre paire de manche. Subrepticement moqueur, sa répartie acerbe et facile ne le rend pas agréable. Rigoureux et appliqué, il n'hésite pas à faire remarquer aux employés leurs défauts de langages, ou leurs manières qui pourraient lui déplaire.

L'avenir reste à voir.

*Tôt ce matin, deux charrettes s'étaient arrêtées devant le Manoir Bayle. Une douzaine de caisses ont été déchargées et livrées, comme prévu.*

En ce début Septembre, Yardar avait déménager les bureaux, centralisant tout à Rivesombre.